Elle réclame justice aprés avoir meurt après avoir été avortée par erreur à l’hôpital
Enceinte de quatre mois, Zahra pousse la porte de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Lille le 9 mai 2011. Elle a rendez-vous pour un cerclage du col de l’utérus. Cela lui évitera d’accoucher prématurément. Sauf que la sage-femme stagiaire a confondu son cas avec celui de la chambre d’à-côté et lui a donné un médicament abortif. Zahra a perdu son bébé.
Alors que la justice examine les responsabilités de l’hôpital, Zahra se souvient dans L’Express qu’on ne lui a pas demandé son nom « ni pourquoi j’étais là ». « Elle est simplement entrée dans la pièce, m’a dit de mettre le comprimé dans mon vagin et est repartie. »
Zahra a eu des contractions rapidement après la prise du médicament. « On me disait que c’était normal. Je n’ai pas les compétences médicales pour en juger, alors je les ai écoutés. » Zahra a été sortie du bloc opératoire quand les médecins ont constaté qu’elle avait perdu l’enfant. « Le temps que je comprenne ce qu’il m’arrivait, ils m’avaient remis le masque sur le nez. Lorsque je me suis réveillée dans ma chambre, le curetage avait déjà été fait. » Brutal. Il a fallu deux jours à l’hôpital pour reconnaître son erreur.
L’infirmère et la sage-femme stagiaire qui travaillaient le 9 mai 2011 sont jugées pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) supérieure à trois mois. Zahra a fait une dépression après cet événement dramatique. Elle a déjà été confrontée à la justice en septembre dernier. L’avocat de l’hôpital estimait publiquement que Zahra avait de gros risques de perdre le bébé qu’elle portait alors parce qu’elle avait mis cinq ans à le concevoir. Des mots difficiles à entendre et qui servent à minimiser la responsabilité de l’établissement de soins. Zahra rappelle qu’elle a eu trois enfants depuis « et ce, sans aucun problème ».
Dans un premier jugement, l’hôpital a dû verser 53.935 euros à Zahra et son mari. Mais le groupement des hôpitaux catholiques de Lille a fait appel et la cour d’appel de Douai a diminué le montant dû au couple de moitié. Aujourd’hui, Zahra affronte la sixième chambre correctionnelle de Lille. « Je ne veux pas que la stagiaire qui m’a donné le médicament soit pénalisée à la place de l’hôpital. Elle est là pour apprendre et a fait une erreur, mais c’est à ses responsables de veiller à ce que tout se passe comme il le faut », dit-elle à L’Express.
Source: 7sur7.be
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