Le Baclofène, le médicament autorisé pour soigner l’alcoolisme
Après de nombreuses tergiversations sur l’efficacité sur Baclofène, l’Agence du médicament (ANSM) serait sur le point d’autoriser les médecins à prescrire ce décontractant musculaire dans le traitement contre l’alcoolisme. C’est ce qu’affirme le Figaro sur son site, précisant que le médicament sera « vraisemblablement autorisé en mars », selon une annonce que l’ANSM a faite au quotidien.
Une nouvelle qui met fin à plusieurs mois d’attente : l’ANSM déclarait déjà en juin dernier qu’elle envisageait d’accorder une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour ce médicament habituellement prescrit dans le traitement de la sclérose en plaques. Ce sera surtout une première : ce dispositif de RTU n’a jamais été mis en place par les autorités sanitaires. Pendant trois ans, le Baclofène pourra donc être prescrit aux alcooliques en phase de sevrage et sera surveillé de près, en raison des nombreux effets indésirables répertoriés par l’Agence, qui en a recensé 405 dans un rapport remis en août dernier.
50.000 buveurs en prennent déjà
D’après les spécialistes, ces effets seraient surtout dus à des problèmes de dosage, chaque patient ne réagissant pas de la même manière au traitement. Deux essais cliniques, Alpadir et Bacloville, sont d’ailleurs en cours pour évaluer les risques et régler ce problème. Cette RTU permettrait donc de valider un médicament dont l’efficacité est reconnue depuis des années. Quelque 50.000 buveurs excessifs s’en voient aujourd’hui prescrire par leurs médecins en France. Sauf qu’ils ne sont pas remboursés par la sécu.
En 2008, un cardiologue, le docteur Oliver Ameisen, décédé en juillet dernier, sortait un livre, « Le Dernier Verre », dans lequel il racontait comment il s’était sorti de l’alcoolisme en se prescrivant à lui-même ce remède miracle. La reconnaissance du Baclofène dans le traitement contre l’alcoolisme représente ainsi un véritable espoir pour les près de 5 millions de Français présentant une consommation à hauts risques. Et permettrait de faire baisser les statistiques affolantes de la mortalité liée à l’alcoolisme dans l’Hexagone, soit près de 49.000 morts chaque année.
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