Le monde est mal préparé pour une prochaine épidémie

L’élite mondiale réunie à Davos s’est interrogée sur l’état de préparation du monde, dans un domaine où l’anticipation tombe souvent à côté de la plaque.

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Comme presque tous les ans, le Forum économique mondial (WEF) de Davos a beaucoup parlé de santé, durant les quelques jours de réunion dans la station de ski suisse, quelques jours après la fin officielle de l’épidémie d’Ebola.

Cancer, Alzheimer, antibiorésistance, les tables rondes ont été nombreuses, mais la question la plus importante a été de savoir d’où partira la prochaine pandémie et si tout est en place pour y faire face. « Le monde est mal préparé », déclaré le Dr Margaret Chan, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « On a toujours tendance à se préparer par rapport au dernier événement mais pas pour le prochain », estime le Dr Jeremy Farrar, le directeur du Wellcome Trust, une organisation caritative britannique.

Si Mme Chan a recommandé de mettre en place des structures nationales capables de réagir en cas d’épidémie, elle a surtout insisté sur la nécessité de financer la recherche. « Il est difficile de partir en guerre contre un ennemi invisible, un virus, si on n’a pas une armée, si on n’a pas un trésor de guerre, si on n’a pas les mécanismes de logistique mais aussi une arme », a-t-elle illustré. « Ce que nous appelons armes, ce sont les vaccins, les médicaments, les diagnostics », a-t-elle continué.

« Comment pouvons nous nous assurer que l’Afrique devienne elle-même un producteur de vaccin puisque nous sommes ceux qui sont les plus directement concernés? », s’est interrogé le président guinéen Alpha Condé.

Mercredi, l’alliance du vaccin (Gavi) a annonçé un accord avec le groupe pharmaceutique américain Merck pour sécuriser son approvisionnement en cas de résurgence du virus Ebola.

Coronavirus, grippe aviaire, Zika, Dengue, Chikungunya… Les virus susceptibles de se répandre à grande échelle sont nombreux, et pourtant, il est difficile de prédire d’où viendra la prochaine pandémie, a pour sa part fait valoir le Dr Farrar.

Mais malgré les difficultés qu’il y a à se mettre en ordre de marche face aux maladies, il y a cependant une leçon importante à tirer d’Ebola, selon lui, surtout dans l’évolution de la propagation.

Urbanisation, voyages
Lorsque la maladie avait été découverte dans les années 1970, il s’agissait d’un virus qui touchait essentiellement les zones rurales et qui était alors relativement contenu. « Ce qui a changé c’est la société dans laquelle il évolue. L’urbanisation, les mouvements de population à travers les frontières, les voyages à l’étranger ont changé la dynamique de ces épidémies », a-t-il observé.

Parmi les maladies les plus susceptibles de virer à la pandémie, il estime qu’il faudra surveiller en particulier les maladies respiratoires mais aussi celle véhiculées par les moustiques, pointant que le moustique Aedes, porteur de la Zika qui sévit actuellement au Brésil, s’adapte particulièrement bien aux milieux urbains.

Pour anticiper, le milliardaire philanthrope Bill Gates, a lui insisté sur les nouvelles technologies. « Les données sur les premiers secours seront numérisés d’ici 10 ans. Cela aura un impact positif énorme » pour réaliser des modèles informatiques pour luttre contre la maladie.

Une épidémie comparable à la grippe espagnole en 1918, qui avait fait 30 millions de morts, pourrait coûter entre 1% et 10% de croissance à l’économie mondiale, a quantifié Jim Yong Kim, le président de la Banque Mondiale. « Il y a clairement un risque pour l’économie mondiale. Et pourtant les (mécanismes) pour faire face à quelque chose comme cela ne sont pas en place », a-t-il averti.

Sour 7sur7.be

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