L’espérance de vie des patients infectés par le virus du sida a augmenté d’environ 10 ans depuis l’introduction des trithérapies
73 ans chez les hommes et 76 chez les femmes: c’est l’espérance de vie d’un patient de 20 ans qui a commencé son traitement à partir de 2008 et n’est pas décédé durant la première année, selon cette étude. Soit presque autant que la population générale (78 ans en moyenne, hommes et femmes confondus). Cela correspond à une augmentation de 10 ans chez les hommes et 9 ans chez les femmes.
« Les combinaisons d’antirétroviraux sont utilisées dans le traitement du sida depuis 20 ans, mais les médicaments récents ont moins d’effets secondaires, obligent à prendre un nombre moins élevé de cachets, empêchent davantage le virus de se reproduire et de résister au traitement », a expliqué l’un des auteurs de l’étude, Adam Trickey, de l’Université de Bristol. « Les traitements modernes sont très efficaces, ce n’est donc vraisemblablement pas l’amélioration des médicaments qui réduira davantage la mortalité des patients infectés par le virus du sida », a-t-il estimé.
« Nous devons maintenant nous focaliser sur les questions liées au bon suivi des traitements, au diagnostic tardif de l’infection au VIH ainsi qu’au diagnostic et au traitement des affections associées », a-t-il plaidé. Les combinaisons d’antirétroviraux, ou trithérapies, ont commencé à être utilisées en 1996. Elles associent trois substances ou davantage pour empêcher le virus VIH de se reproduire et stopper les dommages qu’il cause au système immunitaire. Cette étude se base sur les données de 88.504 patients de 18 pays d’Europe et d’Amérique du Nord qui ont entamé un traitement par antirétroviraux entre 1996 et 2010.
La comparaison de ces données montre que le nombre de morts durant les trois premières années du traitement est moins élevé chez les patients qui l’ont débuté entre 2008 et 2010 que chez ceux qui l’ont entamé entre 1996 et 2007. L’étude souligne que ces améliorations sont moins visibles chez les patients qui ont été infectés à la suite d’une injection de drogue. L’une des réserves de l’étude tient dans le fait que ses résultats ont pu être affectés par des changements de comportements au fil du temps, notamment car les patients qui ont commencé leur traitement ces dernières années sont moins nombreux à avoir été infectés à la suite d’une injection. En outre, « les estimations sur l’espérance de vie sont basées sur des taux de mortalité et il y a peu de données disponibles pour les patients les plus âgés », relève l’étude.
Source: 7sur7.be
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