Les infections résistantes aux antibiotiques pourraient avoir des effets dévastateurs sur l’économie mondiale
Une étude de l’organisme international de développement publiée lundi, au premier jour de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, conclut que la résistance microbienne pourrait accroître la pauvreté en touchant surtout les pays les plus démunis.
« L’ampleur et la nature de cette menace économique pourraient effacer les gains de développement économique durement obtenus et nous éloigner des objectifs visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à accroître la prospérité », a déclaré le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. « Les nations les plus pauvres n’ont pas les moyens du coût de l’inaction et nous devons agir au plus vite pour éviter une crise potentielle », a-t-il insisté.
Cette étude montre que selon le pire scénario, la résistance microbienne aux antibiotiques et à d’autres antibactériens pourrait entraîner une chute de plus de 5% du PIB dans les pays à bas revenus et précipiter jusqu’à 28 millions de personnes dans la pauvreté d’ici 2050. A la différence de la crise financière de 2008, la plus grave depuis la grande dépression des années 1930, il n’y aurait pas de possibilité de reprise cyclique à moyen terme puisque l’impact coûteux de la résistance microbienne aux traitements persisterait, souligne la Banque mondiale.
Les conclusions du rapport sont basées sur les projections économiques mondiales de l’institution allant de 2017 à 2050. Ces chiffres indiquent aussi que d’ici le milieu du siècle, le PIB global de la planète diminuerait de 1,1% selon un scénario de faible impact de la résistance microbienne et de 3,8% dans le pire des cas.
Le rapport conclut également que les dépenses de santé mondiales pourraient augmenter de 300 milliards à plus de mille milliards de dollars par an d’ici 2050, selon les différents scénarios de perte d’efficacité des antimicrobiens. La résistance aux antibiotiques pourrait également provoquer une baisse annuelle d’entre 2,6% à 7,5% du volume de bétail et de la production de viande, prévoit la Banque mondiale.
Les autorités sanitaires mondiales mettent en garde contre le danger de ce phénomène grandissant, surtout dû à un mauvais usage des antibiotiques, qui en continuant au rythme actuel pourrait rendre la médecine impuissante face à des infections banales et renvoyer le monde « au Moyen Âge de la médecine ».
Source: 7sur7.be
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