Ski : plus de morts avec le casque

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Un intéressant article est paru dans la presse française, expliquant que les skieurs qui portent un casque ont plus de risques de mourir [1].

Le pilote de formule 1 Mickaël Schumacher, gravement blessé à la tête, portait un casque au moment de son accident de ski.

Parmi les enfants qui font du ski, 97 % sont aujourd’hui équipés de casques, et 72 % des adolescents.

Mais les traumatismes crâniens dans les stations de ski françaises sont en hausse depuis l’an 2000 [2]. C’est la même chose en Amérique du Nord : une étude de l’université de médecine du Michigan a montré une augmentation de 60 % des blessures à la tête sur les pistes américaines entre 2004 et 2010, depuis que tout le monde porte un casque. Les autres blessures sont restées stables sur la même période [3] ! Sur la saison 2008-2009, plus de la moitié des personnes décédées dans les stations américaines de ski portaient un casque au moment de l’accident.

C’est évident : le port du casque pousse à prendre plus de risques. Les enfants et les adolescents, qui ont déjà une tendance naturelle à l’imprudence, vont encore plus loin lorsqu’on leur met un casque. Ils ont l’illusion d’être protégés. D’où beaucoup d’accidents parfois tragiques en ski, snowboard, vélo, scooter…

Trop de sécurité tue la sécurité 

J’ai remarqué que mes enfants sont tellement habitués à ce qu’on les ceinture en voiture, qu’on les casque quand ils font du vélo, qu’on les fasse jouer dans des aires de jeu sécurisées où ils n’ont aucune chance de se faire mal, même s’ils font exprès de tomber du toboggan, que leur cerveau me paraît parfois en manque furieux d’adrénaline.

Je ne sais pas si vous avez dans votre ville ce panneau automatique, avec un petit bonhomme qui vous sourit quand vous roulez plus lentement que 50 km/h, et qui vous fait « bouh ! » quand vous dépassez le 50.

Dès que mes enfants ont compris comment ça fonctionnait, ils se sont mis à hurler dans la voiture à l’approche du panneau : « Vas-y Papa, accélère ! Oouaiii, le petit bonhomme n’est pas content ! ! ! »

C’est tellement évident… 

Pendant les vacances de la Toussaint, nous nous promenions le long d’un port. Comme c’était marée basse et que l’eau s’était retirée, il y avait quinze mètres de vide très impressionnants au-dessus de la mer.

Valérie et moi avions nos enfants qui jouaient sur le quai, et s’amusaient à pousser notre petit dernier dans sa poussette à toute vitesse.

Je ne vais pas vous dire que nous n’avions pas une sorte de boule dans l’estomac en les voyant faire.

Mais nous nous sommes regardés, et nous n’avons pas eu besoin de parler pour savoir que nous ressentions exactement la même chose : ces enfants n’avaient pas besoin que leurs parents viennent leur dire une fois de plus qu’ils devaient faire attention ; pour une fois qu’il y avait une sorte de danger quelque part dans leur environnement, nous les aurions excédés si nous avions exigé qu’ils reviennent dans le périmètre des tapis en gomme, des air-bags, et des aires de jeu sans balançoire (les lecteurs qui n’ont pas de jeunes enfants l’ignorent peut-être mais les balançoires traditionnelles, qui montent haut et qui vont vite, ont désormais été supprimées de la plupart des jardins publics : « trop dangereux »).
Le casque peut être utile, à petite vitesse 

Ceci dit, cela reste une bonne chose de mettre un casque pour toutes les activités dangereuses, y compris le ski et le vélo. Mais il est indispensable de rappeler aux petits (et aux grands) que le meilleur des casques n’offre pratiquement plus aucune protection dès qu’on dépasse un choc à plus de 30 km/h…

Le médecin écossais Mike Lagran, président de l’Association internationale pour le ski en sécurité explique sur son site que :

« des biomécaniciens ont démontré que pour protéger la tête d’un impact direct à 50 km/h, avec le matériel actuellement disponible, il faudrait un casque d’une épaisseur de 18 cm, d’une largeur de 50 cm et d’un poids de 5 kilos minimum  » [4].

Rien à voir, donc, avec les petits casques en plastique et polystyrène utilisés actuellement.
Faut-il interdire aux hommes de faire des exploits ? 

L’article du journal en ligne Rue89 que j’ai cité explique que si tant de jeunes se blessent en sport, c’est en partie à cause de la société Red Bull et d’autres, qui diffusent auprès de la jeunesse des vidéos spectaculaires, exaltant des sports extrêmes… et extrêmement dangereux.

Les jeunes auraient des accidents en voulant imiter les voltigeurs qui sautent des falaises, dévalent à ski des barres rocheuses, réalisent d’incroyables acrobaties en snowboard ou à moto.

J’ai voulu juger moi-même de ces vidéos. Hé bien, je suis totalement époustouflé devant le courage de ces hommes et la beauté de ces images.

Ils courent des risques… c’est sûr.

Il y a des accidents… c’est sûr.

Mais interdire à l’homme de réaliser de tels exploits, et empêcher la jeunesse de s’en émerveiller, ce serait tenter de la réduire à un troupeau de bovins, bien « en sécurité », mais privés de ce qui constitue la grandeur de l’humanité : le courage, l’héroïsme, dans une totale gratuité, pour la simple beauté du geste.

Oui des hommes sont morts en s’élançant à la découverte des océans, en escaladant les montagnes, en traversant la jungle ou en partant pour le Pôle Nord, pour la Lune ou les étoiles.

Mais pour moi, leur vie n’en a pas été gâchée pour autant. Ils ont ouvert la voie à d’autres, et ils nous ont donné à tous la joie profonde de contempler de si belles prouesses, et de pouvoir ressentir jusqu’aux tréfonds de notre être que l’univers des possibles peut sans cesse être repoussé.

Sources

Voir aussi:

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