Un Sud-Africain pilote des avions de ligne pendant 20 ans sans licence

Un Sud-Africain a pu piloter pendant 20 ans des avions de ligne de la compagnie aérienne publique d’Afrique du Sud sans la licence requise dont il avait prétendu être titulaire. L’homme, qui n’a pas été identifié par la compagnie dont il était l’employé depuis 1994, a été contraint à démissionner et une plainte pour fraude a été déposée contre lui.

Celui-ci avait affirmé être titulaire d’une licence ATPL (Airline Transport Pilot Licence), un diplôme pour pilotes avancés qui lui a permis de piloter des appareils transportant un nombre important de passagers, a expliqué la compagnie. Il n’avait en fait qu’une licence CPL de pilote commercial, qui requiert beaucoup moins d’heures d’entraînement et d’expérience et permet de piloter seulement de petits avions. 

« Ces fausses déclarations sur le type de licence dont le pilote prétendait être titulaire sont confondantes », a commenté un porte-parole de la SAA, Tlali Tlali, dans un communiqué. Selon l’Aviation civile sud-africaine (SACAA), qui valide les licences, l’ATPL est la qualification la plus élevée pour les pilotes. 

Elle n’est attribuée qu’après au moins 1.500 heures de vol, un entraînement spécial et un nombre conséquent d’examens. Les pilotes de la SAA doivent obtenir l’ATPL dans les cinq ans après leur embauche au risque sinon de voir leur contrat résilié. La découverte de la duperie a été faite en novembre lorsqu’un Airbus A340-600 que l’homme co-pilotait en direction de l’Allemagne a rencontré des turbulences et a dû effectuer une manoeuvre de redressement. 

Une fois au sol, l’équipe a été évaluée sur les procédures de sécurité mises en oeuvre et c’est là que le subterfuge a été découvert, a précisé la compagnie. « Il semble que le pilote ait pris le diplôme que nous lui avions attribué, c’est-à-dire une licence de pilote commercial (CPL), et qu’il ait modifié le document pour donner l’impression qu’il avait en fait une licence ATPL », a commenté une porte-parole de l’Aviation civile, Phindiwe Gwembu, à la télévision local eNCA.

« Nous sommes vraiment inquiets par le fait que toutes ces années personne n’ait rien remarqué », a ajouté Mme Gwembu. La SAA cherche désormais à récupérer les salaires, heures supplémentaires et primes qui ont été versés au pilote sur la base de ses fausses déclarations. « La SAA a souffert d’un préjudice financier et a déposé plainte pour fraude », a dit M. Tlali. Les autorités aériennes envisagent de révoquer sa licence de pilote commercial.


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