Des policiers contrôlés positifs au cannabis, malgré eux

Face à la grogne des policiers roubaisiens, les syndicats montent au créneau. En raison de stocks trop importants d’herbe et de résine de cannabis, l’odeur est nauséabonde dans les locaux du commissariat. 

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Censé calmer les esprits, le cannabis est en train d’échauffer sérieusement les esprits au commissariat de police de Roubaix qui, visiblement, croule sous les kilos de résine et d’herbe. Combien de ces produits stupéfiants sont actuellement entreposés au sein du commissariat de police de Roubaix ? Impossible de le savoir précisément. « Dans les locaux à scellés, ce sont des quantités industrielles, reconnaît un policier sous le sceau de l’anonymat. Imaginez, rien que pour la semaine dernière, la sûreté urbaine a saisi près de huit kilos, lors de deux affaires. Et ces problèmes durent depuis plusieurs mois ». On évoque un poids proche des 40 kilos. Une chose est sûre, « l’amoncellement » est tel que les odeurs décrites comme « pestilentielles » qui s’en dégagent envahissent le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment. « Mes collègues sont réellement incommodés, explique Patrick Danel, du syndicat Unité SGP qui dénonce le statu quo dans cette affaire. « Ce sont les policiers du service de quart et les enquêteurs de la sûreté qui sont les plus impactés par ces nuisances. Ils se plaignent de nausées, de maux de tête. Certains, inquiets ou pour s’amuser, se sont testés. La plupart sont positifs. C’est un scandale ! ». Un tel scandale qu’une réunion s’est tenue la semaine dernière, sous l’égide du directeur départemental de la sécurité publique du Nord, Didier Perroudon, pour tenter de trouver une solution. Le parquet de Lille était présent.

La directrice de greffe mise en cause

« Malheureusement, dans cette histoire, le parquet ne peut rien faire, reconnaît Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille. Il y a un différend entre les commissaires de police de la métropole lilloise et notre directrice de greffe. C’est elle qui a la compétence exclusive en matière de gestion des scellés ». Fonctionnaires de l’État rattachés au ministère de la justice, les greffiers agissent sous l’autorité du président du tribunal de Lille qui a été informé de ce casus belli.

De source judiciaire, on évoque un problème d’effectifs au sein du greffe de Lille. « En refusant de récupérer les scellés au tribunal, la directrice tente peut-être de faire pression pour obtenir des postes supplémentaires », lâche un magistrat, un brin fataliste. « Le souci, c’est qu’elle met sa responsabilité en jeu, lâche Patrick Danel. Elle est au courant du problème et refuse d’apporter une solution. Imaginez qu’un policier, en intervention ou simplement en rentrant chez lui, cause un accident. Il sera positif au dépistage et va être placé en garde à vue. J’imagine que la prise de sang se révélera négative mais bon, on finira avec une pancarte dans le dos avec écrit dessus « policier ripou »

« Le comble, c’est que la lutte contre les trafics de drogue est un objectif prioritaire de la ZSP, grince un vieux flic. Nous faisons le job en démantelant certains réseaux et voilà ce qui arrive. C’est grave, ça ne nous amuse pas du tout ».

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