Faut-il laisser les enfants croire au père Noël ?

La croyance en l’existence du père Noël est extrêmement répandue chez les petits enfants. Mais que leur dire quand ils expriment des doutes ?

Une équipe canadienne (universités de Montréal et d’Ottawa) a passé en revue toutes les études réalisées à ce jour sur la croyance en l’existence du père Noël. La plus ancienne remonte semble-t-il à… 1896 et a porté sur quelque 1.500 enfants âgés de 7 à 13 ans, sachant qu’elle a été reproduite selon le même schéma en 1979. « Il existe une constante », explique l’un des chercheurs, cité par les Nouvelles de l’université de Montréal. « Les enfants découvrent généralement par eux-mêmes, à partir de leurs expériences et de leurs observations, que l’histoire du père Noël est impossible, et les parents confirment ».

Un rite de passage vers l’âge de raison

Selon les parents, environ 80% des enfants croient au père Noël à l’âge de 4 – 5 ans, et la très grande majorité des adultes considère que c’est une bonne chose. La croyance décline avec l’âge, mais on apprend quand même qu’un tiers des enfants âgés de 10 ans ne savent pas trop quoi penser (existe-t-il vraiment ou pas ?). La découverte de sa non-existence se produit progressivement, et par déduction personnelle pour la moitié des enfants (tant en 1896 que de nos jours) : les incohérences comme le passage par la cheminée, le fait qu’il soit partout en même temps…, troublent petit à petit les enfants, jusqu’à ce que leurs parents confirment leurs doutes. Les enfants qui n’ont pas découvert cela tout seuls ou par leurs parents l’ont surtout appris par leurs camarades.

Lorsque l’enfant est convaincu que le père Noël est un mythe, il exprime assez rarement une profonde déception, un sentiment d’avoir été trompé, qu’on lui a menti. En fait, « les enfants acceptent les règles du jeu et sont même complices de leurs parents auprès des frères et des sœurs plus jeunes. Cela devient en quelque sorte un rite de passage vers l’âge de raison, ils ne se voient plus comme des bébés ». Faut-il maintenir la croyance ? Oui, répondent les chercheurs. « C’est un conte de fées qui cadre très bien avec le stade de la pensée magique, mais il faut aussi valider les observations des enfants lorsqu’ils commencent à douter, et c’est ce que font d’ailleurs la plupart des parents ».

Source: Nouvelles de l’université de Montréal

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