Peut-on être heureuse en couple en ne faisant presque plus l’amour ?
Bérénice a été obligée de se poser la question. Et a trouvé sa réponse…
Brad Pitt embrassait Cate Blanchett à l’écran, mon mari lisait sur son iPad et… un désir bouillant grandissait au creux de mon ventre. Je me suis collée à Jean en ronronnant, mais il m’a tapoté gentiment le genou sans dévier les yeux de l’écran. « Subtile » étant mon deuxième prénom, je me suis glissée entre lui et la tablette, et je lui ai passé les bras autour du cou.
Il a murmuré : « Je suis K.O., ma chérie. » J’avais envie de lui répondre que, moi aussi, j’avais une interface tactile. Pas envie de lui faire une scène. Le problème, c’est que ce n’était pas la première fois qu’il me repoussait. Ni malheureusement la dernière. Il y avait toujours un enfant à consoler, un dossier à finir, un mal de tête, du sommeil à rattraper. Au bout d’un moment, j’ai dû me rendre à l’évidence : le manque de sexe dans notre couple était devenu la norme.
Je pensais que j’avais de la chance d’avoir un mari si cool
En fait, si j’ai mis du temps à comprendre que ça clochait, c’est parce que ça ne m’était jamais arrivé. Mon premier copain sérieux, à 22 ans, se réveillait, et me réveillait tous les jours sans exception, avec une faim insatiable. Avec mon premier mari, ce n’était certes pas l’extase, mais on avait des rapports fréquents. Bref, même si je savais que chacun est différent et que les hommes ne sont pas tous des obsédés, j’avais vécu pendant une bonne vingtaine d’années convaincue que, pour faire l’amour quand j’en avais envie, il me suffisait de me déhancher avec un regard languide. Et prendre l’initiative ne m’avait jamais posé de problème. Avant cette période creuse, je croyais que Jean et moi étions sur la même longueur d’onde, côté désir. Au début de notre relation, on sortait dîner, on faisait l’amour, on partait en week-end, on faisait l’amour… Une fois mariés, comme on voulait un enfant ensemble – j’avais déjà un petit garçon de mon premier mariage –, on s’était bien appliqués pendant les deux ans qu’il m’a fallu pour tomber enceinte. A la réflexion, ça a été notre période sexuelle la plus active. Car, pendant la grossesse, entre le boulot et l’énergie à déployer pour Hugo, qui avait 4 ans à l’époque, je me sentais tout le temps fatiguée et j’étais très reconnaissante à Jean de ne pas réclamer trop souvent de galipettes. Au contraire, il était très rassurant là-dessus : « La seule chose qui me pèse, c’est que tu doives manger la viande trop cuite et qu’on ne puisse pas partager une bonne bouteille », disait-il. Je pensais que j’avais de la chance d’avoir un mari si cool, et j’étais loin de songer que, quelque part, ma libido niveau zéro l’arrangeait. Mais, un an après la naissance d’Alain, alors que tout le monde s’était habitué à ce prénom démodé, que la césarienne n’était plus qu’un mauvais souvenir et que j’étais retournée au bureau depuis un bon moment, je commençais à, hum, m’impatienter.
Notre couple était en danger
J’ai une amie qui dit que le sexe, c’est comme l’argent, il faut en avoir assez pour ne pas y penser, parce que, sinon, on ne pense qu’à ça. Ben, oui ! Il n’y avait pas que le manque physique : quand votre mari ne s’occupe pas de vous, vous vous mettez à cogiter. Je ne suis pas une bombe, mais je suis jolie et je prends soin de moi. Mais l’insécurité gagnait du terrain. Les compliments de Jean, qui n’en était pas avare, me rendaient presque encore plus anxieuse. Si j’étais belle, pourquoi n’avait-il pas envie de moi ? Pourquoi s’endormait-on sagement en cuillère ? Pourquoi ne partageait-on plus des matins glorieux ou des siestes coquines ? Est-ce que j’étais nulle au lit ? A ce point ? Je me suis évidemment demandé s’il n’y avait pas une autre femme, mais je n’y croyais pas. A part sa libido en berne, Jean était toujours l’homme brillant, plein d’attentions, généreux, dont j’étais tombée amoureuse. Celui qui faisait le marché le dimanche avec les petits pour me laisser dormir et en revenait avec des fleurs. N’empêche, je lui en voulais de ne pas se montrer plus passionné. O.K., je voulais vieillir avec cet homme, mais je ne voulais pas faire une croix sur le sexe. Pas à 44 ans avec un mari de 47 ! Je savais, bien sûr, qu’il fallait que j’en parle avec lui. Mais je devais trouver le bon moment, et les bons mots surtout, car même un type aussi peu macho que lui a son orgueil de mâle et moi, ma fierté femelle. Et puis, un jour, je suis allée chercher Alain à la crèche. Il jouait aux petites voitures à côté d’un autre garçonnet. « A côté », pas « avec ». J’ai eu l’impression de nous voir, Jean et moi, au quotidien. Notre couple était en danger et cette idée m’était insupportable. Le soir même, j’ai plongé sous les draps pour démarrer quelque chose. De nouveau, je me suis entendu dire : « Je suis K.O., ma chérie » et, là, la frustration m’a fait exploser. « Tu es tout le temps fatigué ! Tu ne me désires plus ! As-tu décidé unilatéralement que le sexe était optionnel ? Faut-il que je me fournisse ailleurs ? » On est d’accord, hurler sur un homme n’est pas la meilleure méthode pour le faire bander, mais voilà, c’était sorti. J’ai pleuré, il a pleuré, on a fini par se calmer, il m’a dit que ça n’avait rien à voir avec moi, qu’il avait la tête prise ailleurs, boulot, stress, etc. Qu’il croyait en notre couple, qu’il m’aimait. On a fait l’amour. Je me suis sentie un peu mieux.
Je prends les choses en main jusqu’à ce qu’on fasse l’amour
Sauf que, quelques mois plus tard, on en était au même point. Non, pire, car le moindre geste provoquait des tensions. Chez moi, parce que j’avais l’impression qu’il se forçait. Chez lui, parce que j’envoyais des signaux contradictoires. Une véritable spirale de ressentiment. J’étais perdue et incapable d’en parler autour de moi. Trop intime, ça ne regardait personne. J’observais les autres couples : je savais qu’Untel et Unetelle avaient des aventures chacun de son côté. Que Machin et Bidule voyaient un sexologue. L’infidélité consensuelle ne me disait rien, Jean est anti-psy par principe et, franchement, savoir qu’on n’était pas les seuls ne me consolait pas. Comme j’ai une foi d’un autre siècle dans les livres, j’ai commencé à lire tout ce que je trouvais sur le sujet. Jean a fini par me demander, avec un sourire penaud : « Tu cherches l’inspiration ? » J’ai ri jaune. Je suis quelqu’un de volontaire mais, jusque-là, alors que j’avais angoissé, cogité, râlé, pleuré, je n’avais pas songé à appliquer ma persévérance à notre vie sexuelle. Et si c’était une question de temps, de volonté, d’entêtement ? Ça me paraissait antinomique, mais ça valait le coup d’être tenté. J’ai commencé à provoquer les situations sur le principe de « l’appétit vient en mangeant ». Je propose des massages, j’en réclame. Ou j’y vais franco, je provoque, je prends les choses en main jusqu’à ce qu’on fasse l’amour. Je n’attends pas qu’il lise dans mes pensées, comme on a toutes tendance à le faire, mais je formule mes désirs clairement. Je suis devenue la défenseure de ma libido, un bon petit soldat du sexe. Je sais que ce sont des mots qu’on n’a pas forcément envie d’appliquer à sa sensualité mais, au moins, j’agis au lieu de ressasser ma frustration. Parfois ça marche, parfois je sens que je demande trop et je laisse tomber – je me suis aussi acheté un sex-toy, ça aide. Et, parfois, même si ce n’est pas souvent, c’est Jean qui vient vers moi et sa bonne volonté me touche au lieu de m’énerver. Notre vie sexuelle n’est pas celle de mes rêves, mais notre vie de couple a trouvé un nouveau souffle. Je crois qu’on tient le bon bout.
Source: Elle
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